Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à Paris le 29 octobre 2025 ( AFP / Ludovic MARIN )
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a rendu visite mercredi soir à Nicolas Sarkozy à la prison parisienne de la Santé, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche du dossier qui confirmait une information du Figaro.
L'entrevue, qui s'est déroulée en présence du directeur de l'établissement, a eu lieu entre 19H00 et 19H45, a poursuivi cette même source, avant un échange entre le garde des Sceaux et les agents pénitentiaires sur la sécurité de l'ex-chef de l'Etat.
Condamné le 25 septembre à cinq ans d'emprisonnement dans le dossier libyen pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre à la Santé. Cette détention d'un ancien président est une première dans l'histoire de la République.
Nicolas Sarkozy, qui se dit innocent et a fait appel, a déposé une demande de remise en liberté, que la justice doit examiner prochainement.
Le tribunal correctionnel de Paris avait notamment reconnu coupable Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, d'avoir sciemment laissé son plus proche collaborateur, Claude Guéant, et son ami Brice Hortefeux, rencontrer en 2005 à Tripoli, de manière occulte, un haut dignitaire libyen, en vue d'organiser un financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi.
Ce dignitaire, Abdallah Senoussi, était alors sous le coup d'une condamnation à perpétuité pour l'attentat contre le DC-10 d'UTA en 1989, qui avait fait 170 morts, et souhaitait obtenir une levée de son mandat d'arrêt, selon le jugement.
En détention, l'ancien président de la République bénéficie de la protection de deux officiers de sécurité, une mesure exceptionnelle prise "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", avait expliqué le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez.
Gérald Darmanin avait dit avant l'incarcération de l'ex-président son intention d'aller le visiter, afin de "s'assurer que les conditions de sécurité sont bonnes pour ce détenu au statut hors du commun", avait expliqué son entourage.
Cette annonce avait suscité des critiques, notamment de magistrats. Dans une rare prise de position, le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, y avait vu un "risque d'obstacle à la sérénité" et donc "d'atteinte à l'indépendance des magistrats" avant le procès en appel, qui doit s'ouvrir en mars.
Nicolas Sarkozy salue ses partisans en quittant sa résidence pour se présenter à la prison de La Santé, à Paris le 21 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Outre Nicolas Sarkozy, deux autres condamnés du procès libyen ont été incarcérés après le jugement: l'ex-banquier Wahib Nacer et l'intermédiaire Alexandre Djouhri.
La cour d'appel de Paris a ordonné mardi la libération de Wahid Nacer, le plaçant sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointer au commissariat et de remettre son passeport. La demande de mise en liberté d'Alexandre Djouhri doit être examinée lundi.
Prévenu le plus lourdement condamné avec Alexandre Djouhri (six ans de prison), l'ancien secrétaire général de l'Elysée et ministre Claude Guéant avait échappé à une incarcération en raison de son état de santé.

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